Note de lecture – Relais 106
Certaines notes de lectures de Relais, revue trimestrielle de la SAMP, sont publiées en avant-première sur le blog de la Société. Elles sont reprises intégralement dans la publication.
Les Cahiers pour l’histoire de La Poste, n°10, Du secours à l’entraide. Genèse de la Mutualité postale (1879-1930), éditions CHP, novembre 2008, 6,00 €.
On n’en parle peut-être pas assez et c’est dommage, mais le Comité pour l’Histoire de La Poste publie régulièrement… et publie de belles choses. Une des dernières publications en date, est le n°10 (novembre 2008) de la collection Les Cahiers pour l’Histoire de La Poste intitulé Du secours à l’entraide. Genèse de la Mutualité postale (1879-1930). Ce volume reprend les recherches de Nathalie Grégoire pour un Master soutenu à l’université Paris I Panthéon-Sorbonne autour de l’histoire de la protection sociale et de ses enjeux dans l’univers très particulier de la Poste. Le sujet, a priori austère, s’inscrit dans une démarche résolument sociale revendiquée cette année par Les Cahiers pour l’Histoire de La Poste. En près de 140 pages, l’auteur dresse néanmoins de belle manière le tableau de l’histoire de la mutualité postale au travers des sociétés postales de secours mutuels. À partir de la timide politique de protection sociale installée par l’État par la loi de 9 juin 1853, Nathalie Grégoire plante le décor de ces sociétés sur les cinq premières décennies de leur existence, sociétés dont les principales sont l’Union Fraternelle (1842), l’Amicale (1879), le Soutien Fraternel (1882) ou encore Union et Fraternité (1902).
L’auteur nous entraîne ainsi sur les origines et de la création effective des premières sociétés (chapitres I et II) – dont les premières traces remonteraient en réalité au dernier quart du XVIIIe siècle –, puis aborde le discours sur la protection sociale revendiquée par ces sociétés – primauté aux retraites et aux secours – dans les premières années du XXe siècle (chapitre III), poursuivant sur leur fragilité dans le premier conflit mondial (chapitre IV) et achevant sur leur évolution – la question de l’union des sociétés – dans l’entre-deux guerres et la naissance de la Fédération des sociétés postales de mutualité (chapitre V). Ce panorama, dressé avec une belle précision historique, se termine sur deux chapitres autour du monde des dirigeants de la mutualité postale (chapitre VI) et du rôle des adhérents des sociétés, fer de lance méconnu de la propagande mutualiste (chapitre VII). Des sources et une bibliographie, loin d’être indigestes, complètent habilement l’étude pour aller plus loin. Si ce travail était initialement universitaire, le propos est efficace et loin d’un académisme ennuyeux à la lecture. Un numéro de qualité, qui intéressera postiers et historiens, mais aussi l’amateur d’histoire sociale (LA).
Renseignements : Comité pour l’Histoire de La Poste, 44 boulevard de Vaugirard – case postale F 502 – 75757 Paris Cedex 15.