Communications dans la Grande Guerre
Jean-Claude Bastian revient sur l’exposition du Mémorial de Verdun qui s’achève le 18 décembre prochain. Le blog de la SAMP en avait déjà brièvement parlé.
Tout au long du XIXe siècle, les innovations techniques permettent une communication de plus en plus rapide ; on passe ainsi du télégraphe Chappe au télégraphe électrique, puis du téléphone à la TSF (Télégraphie Sans Fil). Cependant, ces moyens modernes supposent un équipement, une infrastructure importante et, pour une armée en guerre, impliquent de lourdes contraintes d’installation et de maintenance des lignes. Sur ces questions, les différences sont importantes entre militaires français et allemands.
Si la première mission de transmissions par télégraphe électrique a été un succès pendant la campagne d’Italie de 1859, elle n’a été suivie d’aucun effet ; ainsi les militaires français, en 1870, regrettent amèrement de ne pouvoir disposer que d’une seule compagnie de télégraphistes alors que l’armée prussienne est très bien équipée. L’armée française en sera donc doté rapidement par la suite alors que l’Allemagne lui préfère … le téléphone à l’égard duquel la France garde une certaine défiance. Lorsque la première guerre mondiale éclate, le décalage est important entre les deux pays, mais les moyens de transmission d’un autre âge sont toujours utilisés : signaux optiques, sonores, chiens de liaison, pigeons, projectiles porte-messages, … Les deux armées en guerre (puis les autres nations) développeront au fur et à mesure différents moyens de transmission et les écarts entre les pays s’amenuiseront assez rapidement alors que de nouveaux systèmes – postes légers ou procédés d’écoutes de l’ennemi – verront le jour.
Une exposition au Mémorial de Verdun présente les différents témoins de cette guerre des transmissions grâce à du matériel conservé et prêté par quatre collectionneurs privés et par l’association Lorhistel de Nancy. Cette manifestation, qui constitue en quelque sorte le prolongement de l’exposition de 2007 du Musée, Guerre et Poste, est à voir jusqu’au 18 décembre.
Mémorial de Verdun, 1 avenue du Corps européen – 55100 Fleury-devant-Douaumont.
Tél. : 03 29 84 35 34. Courriel : reservation@memorial-verdun.fr
Site Internet : www.memorialdeverdun.fr